En route avec Jo et Dany: décembre 2021

A Boukhara, nous quittons l'ensemble Po-i-Kalon pour la forteresse de l'Ark.

Le symbole de l'émirat de Boukhara se dresse sur la place du Reghistan, immense place où se retrouvaient les voyageurs, les commerçants, les habitants lors des événements publics. Demeure des seigneurs de Boukhara durant plus de mille ans, l'Ark est aussi ancienne que Boukhara elle-même. La fondation de la première forteresse se perd dans la nuit des temps, on a retrouvé des traces d'une enceinte fortifiée qui dateraient du 5° s av JC. Il semble certain que c'est autour de ses murs que s'est développée la cité médiévale. Après plusieurs constructions et destructions, l'Ark reçoit sa configuration actuelle au 16°siècle sous les Cheïbanides (1ère dynastie ouzbèke) et tous les édifices visibles datent des trois derniers siècles.

Ark est un terme persan signifiant "coeur de l'état", la ville dans la ville ou citadelle.

Depuis le Reghistan @enrouteavecjoetdany

La forteresse et au loin la mosquée Kalon @enrouteavecjoetdany

La forteresse abritait l'émir, sa famille, ses domestiques, son administration. Le complexe accueillait 3000 personnes et comportait un palais, un harem, une salle du trône, une salle de réception, des bureaux, le trésor, une mosquée, l'hôtel de la monnaie, un donjon et le quartier des esclaves. Elle a servi de résidence jusqu'en 1920, date de la destitution du dernier émir par les forces russes.

Nous pénétrons dans la citadelle par la porte ouest, celle où l'émir entrait à cheval. La porte actuelle date de 1742 et est constituée de deux bastions reliés par un balcon garni de six fenêtres en portique.

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La rampe d'accès pavée traverse une galerie étroite et incurvée (le dolon) et grimpe le long d'une rangée de cellules, eh oui, ici se trouvait la prison (zindan).

Plan des lieux @enrouteavecjoetdany

Nous arrivons à la mosquée avec ses piliers sculptés en forme de champignons.

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La visite suivante sera dédiée à la salle du trône. C'est ici que l'émir recevait les invités prestigieux. En grande partie détruit par le feu, l'iwan de bois à trois côtés, a été le témoin de nombreux couronnements. Selon une tradition remontant à l'âge d'or de Tamerlan, l'émir était élevé sur un tapis vers son trône de marbre. Le jour de la cérémonie était décidé par les astrologues et des prisonniers recouvraient la liberté à cette occasion.

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Le trône attire notre malicieux Bernie qui n'hésite pas à emprunter des vêtements et à prendre la place de l'émir.

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Nous arrivons dans une grande cour, où se situaient les écuries royales.

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Il y a également le pavillon de musique à deux étages où jouait l'ensemble musical à l'occasion des réceptions ou des.... exécutions.

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La galerie des musiciens @enrouteavecjoetdany

La muraille @enrouteavecjoetdany

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Nous rencontrons pendant notre visite un groupe de femmes en pèlerinage avec un guide. Elles rigolent en nous voyant, se tapent le coude et nous demandent si elles peuvent nous photographier. Elles s'amusent comme des gamines. Nous aussi...

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En face de la citadelle, on peut voir la tour Choukhov, qui était un symbole de la période soviétique. Elle était tombée en désuétude jusqu'à ce qu'elle soit rénovée par des investisseurs français. Il y a un restaurant, un bar, un point de vue panoramique sur l'Ark et un centre d'information touristique, elle est devenue un symbole de l'essor touristique.

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Nous nous dirigeons, à présent vers la "mosquée près du bassin", la mosquée Bolo-Haouz (1712).

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Chaque vendredi, l'émir en vêtements d'apparat, sortait de l'Ark pour aller faire ses prières et passait sur de superbes tapis rouges qui embellissaient le pavé menant à la mosquée.

Elle s'ouvre sur un iwan de 12 mètres de haut qui est un des plus beaux d'Asie Centrale. On peut admirer le plafond à caissons finement décoré qui est soutenu par vingt colonnes de bois peint et des chapiteaux à "muqarna" ((ornement d'albâtre en corniche). On dirait vraiment des stalactites sculptés.

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Sur le côté, on peut voir un panneau lumineux indiquant les heures des prières.

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La façade restaurée est vraiment chatoyante avec les belles couleurs. L'intérieur est très sobre par rapport à la façade, mais très joli.

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Sous l'iwan, Dany admire le travail d'un artisan ciseleur.

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Le minaret @enrouteavecjoetdany

La dernière visite de la journée se fera dans un quartier d'habitations où l'on découvre une mignonne petite médersa, le Tchor Minor ("quatre minarets"). Cet édifice tout à fait charmant date de 1807. On dirait une chaise renversée enfoncée dans le sol, mais il s'agit du corps de garde d'une médersa construite par un riche marchand. Il ne reste que quelques ruines de la médersa, à côté du Tchor Minor. Les quatre tours à coupole qui surmontent le corps de garde ne sont pas des minarets à proprement parlé, car il n'existe pas de galerie et ne permet pas l'appel à la prière. Trois étaient décoratives, quand à la quatrième, elle donnait accès à la bibliothèque du premier étage. Ces tours, hautes de 17 mètres, sont coiffées d'une coupole bleue affublée de petites pointes permettant aux cigognes d'y arrimer leur nid.

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En face, un particulier présente une expo très...soviétique.

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Le soir, nous nous rendons à quelques ruelles de notre hôtel pour un repas chez l'habitant dans une tchoykhona (maison de thé). Nous passons une immense porte de bois et nous nous retrouvons dans une cour où le four est prêt.

Nous dégusterons le plat national un succulent plov, plev, palov ou riz pilav . Il existerait plus de cent variétés de palov aux riz et garnitures différentes, mais sur une même base avec du riz, des légumes, de l'agneau.

La souriante maîtresse de maison nous fait d'ailleurs une démonstration de la préparation de son plov.